Sunday, March 22, 2015

français bruxellois


Une historiette d'un prof de français bruxellois à nos amis français…
écrite en belge (de Bruxelles principalement), langue qui ressemble à du français mais que nos amis Français auront sans doute du mal à comprendre (c' est paru dans un journal de tourisme professionnel…)

Qu’ils se rassurent : certains Belges –très peu, en fait-
parlent aussi « normalement »... La langue n’est donc pas un frein au tourisme, il n’y a même pas septante mots à apprendre ! ;-)

Salut en de kost en dikke baise à toutes et à tous.


« Hier je suis sortie de chez mes parents parce que j’avais oublié un brol dans mon kot. Mais comme une clette je n’avais pas vu qu’il drachait.
Il faisait même cru. D’habitude je mets mon pinemouche mais alors il fait vite douf, et mes crolles sont kaput.

Ma mère occupée à nettoyer le tapis plain devant le feu ouvert m’avait dit de passer aussi chez le charcutier.

Je n’aime pas ce peï, mais son ket a un boentje pour moi. Il est un peu stoeffer, mais je m’en fous de ce zievereer. Ce tich peut raconter toutes les klûtes qu’il veut, ça ne changera rien.

Bon, en passant par la drève, je m’arrête d’abord au café, j’avais envie après un cécémel. Un copain à moi était juste en train de remettre une drache à toute la bande, fieu. Et pour ne pas qu’ils zwanzent après moi,
je suis restée.

Je ne peux pas dire qu’en sortant j’étais krimineilscheilzat parce que je sais là-contre, mais j’avais quand même une bonne douffe.

Pas autant que le pauvre sukeleir qui marchait schief devant moi : un zinneke lui a couru dans les guibolles, il a fait un cumulet, a perdu une slache, et klett’Mariette, il a renversé une meï qui est tombée sur son pèt et on voyait tout son cinema. Ils sont repartis comme deux qui wikel-wakel.

Bon, j’arrive en vue de la charcuterie, mais je m’arrête d’abord au
bollewinkel du coin pour avoir des boules sûres. Puis au boulanger pour acheter des pistolets, des couques et du bodding. Et j’ai hésité avec un cramique, mais fourt’.

Chez le charcutier, il me dit : « Ecoute, maske, je n’ai plus de tête
pressée, mais j’ai du kip-kap ».

Je prends aussi un pain français avec de l’américain et de l’andalouse et un ravier de plattekeis tout près , et je rentre chez moi.

Ma mère, sans sa loque à reloqueter, mais avec un essuie d’une main et une raclette de l’autre faisait blinquer ses carreaux, mais elle était contente que j’avais rien oublié, alors elle m’a donné une baise et même une dringuelle. »

Si vous avez tout compris, vous pouvez venir à Bruxelles sans crainte.
Sinon, venez-y quand même, les Bruxellois feront un effort !

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